horaires d'ouverture :
Pépinière et jardin sont ouverts
Sur Rendez-vous !
Ne sachant pas trop comment me présenter moi-même, je vais laisser cette tâche à mon ami Yves Rebouillat, dont j’apprécie énormément la plume… Voici donc ce qu’il dit de moi :
Mes parents, ma soeur et moi au Gabon
... et moi.
Essayez de me trouver là dedans... sinon, cliquez sur l'image
Né à Albi il y a 38 ans, Rémi s'est retrouvé avec sa sœur en Afrique, au Gabon, où ses parents travaillaient. Il y a vécu ses dix premières années, en grande proximité avec la nature, les animaux et les insectes, sa passion. Ce fut “comme des graines semées dans mon cœur”, exprime-t-il. Il parle bien, sa voix est douce, posée.
Dix ans plus tard, retour dans le Tarn. Une scolarité mal vécue. Des relations difficiles avec une société humaine qu'il comprenait mal. En perdant sa mère à quatorze ans, un repère s'effondre. Il mettra du temps avant de trouver sa place.
Apprentissage de la cuisine à Albi, sa tante de Sainte Cécile-du-Cayrou essaiera de le remettre en selle. Sur ce chemin difficile, elle lui fait découvrir Vaour et son festival.
Coline
Il y fera la connaissance d'une femme, Coline, qu'il va aimer et avec laquelle il aura un fils, Tao, huit ans cette année. Il s'essaie à la boulange, puis à la boulangerie industrielle pendant quatre ans. Le sentiment d'être une machine à produire, usant, déprimant. Il abandonne. Coline, fille d'agricultrice, stagiaire à l'Inéopole de Brens, dans le cadre d'un projet d'activité agricole lui parle d'une formation au maraîchage biologique. Elle lui facilitera le prêt par sa mère, Léonore, d'un vaste terrain sur lequel il pourra s'installer.
Léonore et Rose-Marie, qui me prêtent le terrain ...
Une chance. Il la mesure. Pendant une année, il apprend à produire des légumes destinés à la vente : le projet ne lui donne pas les “bonnes vibrations”. Il “repique” pour un nouvel apprentissage : “plantes aromatiques et médicinales”. Ne s'installe pas immédiatement. Rémi est un perfectionniste. Il s'en va voir ailleurs ce que font des jardiniers aguerris.
Bernard et Annie-Jeanne Bertrand
Il s'installe dans une prairie, sur la route de Gaillac, à l'entrée de Vaour, celle qu’on lui a prêtée. Il commence à produire et à vendre. Des légumes, des plantes, médicinales, succulentes, carnivores, aquatiques, cactées, d’ornement, de rocailles… Transforme, en confitures, sirops, pommades. Ne délivre pas des conseils mais raconte ce qui s'attache aux produits qu'il vend. Pratique le woofing avec des personnes venues du vaste monde aider au développement de son espace.
Il se dit connecté. A son jardin, à ses plantes, à la vie qui y grouille et où son fils aime y faire son “nid”. Pas trop au vaste monde même s'il n'en ignore ni les drames ou les misères ni les splendeurs ou les réussites.
Ce sera à St Gaudens/Aspet, pendant un an. Il y rencontre Bernard et Annie-Jeanne Bertrand et dans leur Jardin des sortilèges, il découvre l'éthnobotanique : les plantes ont une histoire dans un rapport ancien à l'homme. Du coup, il entrevoit une activité professionnelle qui aurait un intérêt, davantage : un sens. Cultiver un plant, connaître sa longue histoire, la raconter. Transmettre : le maître mot de son discours.
Mes premiers groupes d'enfants au jardin
Va dans les écoles primaires raconter les plantes et faire l'éloge de la nature. Reçoit des groupes d'élèves venus de Toulouse, de Montauban, des adultes aussi pour des cours de jardinage sur des thématiques variées, explique, supervise les woofeurs qui animent quelques petits ateliers pédagogiques, soigne son exploitation. Non, il n'aime pas ce terme, trop connoté. Son œuvre ? Prétentieux. Son jardin, simplement. Il voit son espace comme un “centre d'éducation à l’environnement”. Il choisit ses mots pour être précis, exact. Il pense qu'en aidant ses visiteurs à cultiver leur jardin, il “les aide à cultiver leur jardin intérieur”.
En 2016, il fonde avec deux amis une association “Le Jardin d'Emerveille”* qui prendra en charge les fonctions d'animation, de formation, l’organisation dans un futur proche de petits événements, durables, utiles, ludiques et participatifs.
Une orientation forte : il ne cultive pas “bio” mais selon les principes de la permaculture. Il ne lutte pas contre les ravageurs avec des insecticides bio, ni n'utilise des herbicides bio. Il essaie de reproduire la mise à l’équilibre spontané que la nature suscite et que l'homme détruit : il parle de “co-création”. Ses broussailles, ses pierres, favorisent la reproduction des prédateurs qui viennent naturellement réguler les colonies de ravageurs. Son jardin luxuriant : un exemple de biodiversité avec ses pucerons, tipules, limaces, couleuvres, grenouilles et coccinelles. Il ne livre aucune guerre d'éradication, de confinement. Il organise le … laisser-faire.
Yves Rebouillat